Ma démarche artistique

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                Enfant, je passais des heures à assembler des puzzles, fascinée par la manière dont chaque pièce trouvait sa place, révélant un monde caché. Plus tard, dans la classe de ma mère, institutrice, je découvrais en secret la peinture, comme un refuge silencieux, un langage intime que je gardais précieusement. Peu à peu, ces deux passions se sont entremêlées, tissant les fils de mon identité artistique.

 

                Je ne cherche pas à représenter le monde tel qu’il est, mais à en capter les échos intérieurs, ces émotions profondes qui nous traversent, conscientes ou inconscientes. Ma peinture est une porte ouverte vers l’invisible, une errance poétique où les symboles se répondent. Chaque matériau que j’intègre – partitions manuscrites, papier braille, lettres d’amour, dentelle, timbres – est porteur d’une mémoire, d’un fragment de vie qui se mêle à la mienne. Je les teins, les déchire, les assemble, comme on recoud une histoire, comme on tente de retenir le temps.

                  Mon atelier est un monde en soi. L’odeur des pigments et de l’encre, le bruissement des papiers sous mes doigts, tout devient un rituel. Je pose ma toile au sol et m’immerge dedans, littéralement. À cet instant, je ne suis plus face à l’œuvre, mais en elle. Chaque morceau de papier teinté, chaque nuance de couleur dialogue avec moi. Il faut du silence, de la patience.

 

                  Puis vient le moment où je tends la toile sur son châssis, et où commence le véritable travail de la couleur. Je superpose les couches, joue avec les glacis pour faire émerger la lumière. Les teintes surgissent comme des murmures : turquoise, vert mousse, carmin, jaune de Naples… Elles s’imposent, elles me guident. Rien n’est figé, tout se construit dans l’instant, dans l’émotion.

                 Parmi mes œuvres, Vents solaires, exposée cette année au salon Comparaisons, occupe une place particulière. Elle est née dans la tourmente et m’a portée vers la lumière. Son énergie vibrante, ses éléments presque moléculaires, sont comme une traversée intérieure, une méditation sur l’infiniment petit, sur ce qui nous constitue et nous transforme.

 

                    Chaque tableau est une confidence. Une respiration entre l’ombre et la lumière. Une quête de sens où le spectateur est invité à plonger, à se laisser porter, à écouter ce que l’image susurre à son propre silence. Dans cette danse des matières et des couleurs, j’essaie de rendre visible l’invisible, de raconter l’indicible. Peut-être est-ce ma manière de transcender les épreuves, d’embrasser le mystère, et d’offrir, en filigrane, un passage vers la beauté fragile du monde.

 

 

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